Légendes guillacoises
La légende de la croix du Hambot
Hambot : pourrait bien venir du breton Hen-bot, vieille habitation rurale, ce qui s'expliquerait par le fait que les premiers colons se seraient établis là, puis que les successeurs, descendus plus au Nord, à la rivière de bas actuelle, auraient été ainsi amenés à donner à ce lieu le nom de Henbot en souvenir de l'ancienne résidence de leurs pères.
Suivant à la chute du jour le chemin abandonné qui conduisait jadis à Ploërmel par Sabraham la croix étendait là ses bras blancs. Une légende raconte qu'un trésor serait enfoui sous son piédestal qui fit à travers les temps l'objet de bien des convoitises. Sans respect des choses saintes, au risque de briser la croix dans leur entreprise téméraire, plusieurs n'ont pas hésité à fouiller le sol à différentes reprises, pour satisfaire leur esprit de cupidité. Certains même, dit-on, ont aperçu le jable du tonneau contenant le précieux butin, mais aucun n'est allé plus en avant. A cet endroit de leurs fouilles, tous les chercheurs ont fuis le terrain à l'apparition soudaine d'un dragon vomissant feu et flamme. Si bien que le trésor est toujours resté inviolé. Comme si ce n'était pas assez de la présence du dragon, la Révolution est venue jeter son voile lugubre sur ce sinistre lieu. Depuis cette époque, planent, toujours sur le bois voisin du Coudray ( bois défriché en 1935) les ombres tragiques de la Hédanne et de Vignol remplissant les échos de leurs gémissements et de leurs lamentations. Des spectres errent la nuit autour de la croix qui ne sont autres que ceux des meurtriers de Vignol et de la Hédanne implorant le pardon de leurs crimes.
Quelques mots sur Vignol et la Hédanne
Vignol s'appelait en réalité Jean Bouix assassiné en 1798, par 3 chouans. Suite à son arrestation par les 3 hommes armés, Jean est conduit à l'auberge du Temple, une épouvantable scène de beuverie commence alors où les chouans cherchent à gagner Vignol à leur cause et lui ordonnent de crier " vive le roi " mais Vignol riposte " vive la nation, la gamelle et le bidon ! ". L'impertinence de leur prisonnier mêlée à l'ivresse mirent les chouans en colère. Saisi par cette foule avinée et hurlante, Vignol est entraîné dans le bois voisin du Coudray, est massacré là, à coups de sabres et de bâtons pour éviter l'éclat des armes à feu et est enterré sur place au milieu de la lisière sud de ce bois.
D'après la tradition, la Hédanne habitant Sabraham a également été assassinée par les chouans, vers la même époque que Vignol et enterré comme lui dans le bois du Coudray.